Yllen - L’instinct de l’étrangeté des rêves
Peintre non-conformiste (et pourtant elle est très douée
dans le figuratif…), elle interroge l’âme et le regard et nous appelle à
Chercher les clés de son cosmos rêveur, hyper ou super « réaliste ».
Parfois presque enfantin.
Elle garde l’œil sur le spectacle de la vie et sur le spectateur éventuel
de son œuvre, laquelle émeut par la non-violence (peace and dream)
de ses propos, empreints d’une sérénité qu’on sent fragile, cachant
un vif potentiel émotionnel.
C’est une œuvre « ouverte » qui ne force pas la transmission d’un
message ou d’un engagement. Le spectateur est libre de composer
selon sa disponibilité affective.
Les huiles et les gouaches accompagnées des glacis contribuent au
survol de ses idées instinctives et puissantes.
Des collages lui permettent de développer un certain goût de
l’exotisme. Son univers est peuplé, inspiré et attiré par les
surréalistes et hyperréalistes, mais l’artiste revendique sa voie
(désormais propre, bien à elle) qui ne fait que se « frotter » à ces
pionniers. C’est un vrai défi qu’elle relève, pour ne pas être
cataloguée « peintre à la manière de… ». Elle a su construire son
propre univers en partant de l’horizon de ces « illustres maîtres ».
Quelques toiles sont techniquement plus expédiées, mais la
majorité d’entre elles prouvent une excellente maîtrise globale du
sujet et des procédés (surtout coloristes) très suggestifs.
Cette démarche aspire à la « catharsis » ; elle est faite d’une
gravité symphonique (parfois on entend la musique des anges….).
L’artiste « s’enivre » avec ses projections de couleurs et d’états
d’âme, très proches du temple de la poésie et d’un certain
ésotérisme. On la devine peindre (une « sorcière bien-aimée »…)
(sic !) parfois en état second, en demi-sommeil, mes cils à peine
entrouverts, tissant en transe les frontières de son « Eldorado-conte
de fées » où « tout est luxe, calme et volupté » et…pureté…
Tout cela pour pouvoir vivre de son amour de l’art…
On pense aussi à Gauguin qui disait « Puisse venir le jour (et peut-être
bientôt) où j’irai m’enfuir dans le bois sur une île d’Océanie, vivre
d’extase, de calme et d’art ».
L’imaginaire singulier et attachant d’Yllen dessine les frontières
de son pays fantastique (« L’Yllenie »- Havre de paix lumineux)
remplit comme un feu d’artifice l’espace pictural d’une artiste qui
réunit avec passion des « flash-back » de ses rêves, déroutants,
malicieux, dignes d’être découverts.
Angela Nache-Mamier
Ecrivain, chroniqueuse d’art
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